PARIS, 14 sept 2011 (AFP) - Le 114, numéro unique d'urgence pour les quelque 4 millions de sourds et malentendants, demandé depuis des années par les associations, est entré en service mercredi permettant désormais aux personnes déficientes auditives de contacter les services de secours.
En cas de danger ou de situation d'urgence, les personnes sourdes peuvent envoyer un message au 114 - numéro gratuit, ouvert 7 jours sur 7 et 24h sur 24 - dans un premier temps uniquement par fax ou SMS.
Les professionnels sourds et entendants spécifiquement formés travaillant au centre d'appel, implanté au CHU de Grenoble, traitent ensuite ces appels et contactent les services d'urgence compétents (police/gendarmerie, Samu ou pompiers), si la situation nécessite leur intervention.
"Jusqu'à présent, la déficience auditive pouvait conduire à une mise en danger pour 4 millions de personnes sourdes ou malentendantes, compte-tenu de l'impossibilité pour les personnes concernées de communiquer avec les services de secours", explique dans un communiqué la ministre des Solidarités, Roselyne Bachelot.
Les personnes victimes ou témoins d'une situation d'urgence peuvent désormais envoyer un fax où figurent leurs coordonnées et le problème auquel elles sont confrontées. Elles doivent ainsi cocher une des cases pour indiquer s'il s'agit par exemple d'une "noyade", une "électrocution", un "mal à la poitrine" ou une "inondation".
"Ce n'est pas seulement pour répondre aux besoins des personnes qui ne sont pas secourues mais c'est aussi pour sauver d'autres vies", indique Cédric Lorant, président de l'Union nationale pour l'insertion sociale des déficients auditifs (Unisda), dont la "volonté est de travailler sur tous les canaux d'accès au 114".
Ce numéro, délivré en décembre 2010 par le régulateur de télécoms Arcep, sera d'ici 2012 accessible par email, "chat" ou visiophonie, ajoute M. Lorant, "mais il manque encore d'interprètes et de codeurs".
Le 114, figurant dans la loi sur le handicap de 2005, fait partie du plan national 2010-2012 en faveur des personnes sourdes ou malentendantes.
En juin, le gouvernement et les opérateurs télécoms avaient signé une charte "pour faciliter l'accès des handicapés aux services de communications électroniques".
Source AFP